Le 9 août, on rejoint Versailles, en camionnette pour certains (avec les vélos) et en train pour les autres. On s’installe chez Claire et Paul, à deux pas du château, dans une maison fantastique, immense et de type « vacances de bord de mer » mais en pleine ville. Premières retrouvailles le lendemain avec l’arrivée de Thomas, Philippe et Marie-Pierre. On est émus et heureux. Le 11, Marie Pierre nous accompagne même toute la la journée, malgré la pluie et les difficultés de l’étape (400m de dénivelé et plus de 60km). Il faut dire, les bagages sont dans la voiture de Philippe et Marion – et certains sont venus en vélo électrique…. Une journée géniale, qui se conclut en beauté par un apéro au camping en compagnie de tout le monde, avec jeux des petits papiers. Les jours suivants sont marqués par la pluie et surtout Thomas qui intègre pleinement le groupe jusqu’à la fin. Si les grandes plaines céréalières sont vraiment magnifiques sous un ciel changeant entre gros nuages noirs et rayons de soleil, on n’est pas trop de 7 pour se battre contre le vent. On redécouvre avec plaisir la France : on pique-nique au château de Rambouillet, on traverse Illiers-Combray, la ville de la madeleine de Marcel Proust, on visite la cathédrale de Chartres et ses vitraux, on carbure aux Carambars (et aux blagues qui vont avec), et on retrouve petit à petit, en traversant le Perche et en arrivant en Normandie, une campagne très jolie, vallonnée, faite de bocages et ponctuée par des bourgs qui abritent des petits bijoux : église aux nefs siamoises de Frazé, château fort de Nogent le Rotrou. Ça nous rappelle notre entraînement de l’été 2018 où on allait de surprise en surprise en roulant sur la Vélo Francette. On enchaîne les bonnes journées de vélo avec une vitesse d’environ 15km/h, des montées et des descentes dans la suisse normande ; les sensations sont très bonnes et si la fatigue se fait parfois sentir pour certains, on cumule les kilomètres. A Carrouges, on visite le château et on prend l’apéro le soir avec nos nouvelles copines au camping municipal. Le lendemain, on arrive à Domfront. Encore une ville dont on adore le patrimoine médiéval. Surtout arrivent à Domfront Françoise et Zabeth. Apéro au milieu des ruines du vieux château et pizzas de 1m (sic) pour tout le monde le soir offertes par Zabeth, le tout sous la pluie, qui n’arrête pas, il faut le rappeler. Le lendemain, Françoise nous accompagne à vélo et en ciré, sous la pluie qui reprend un peu de vigueur, pendant que Zabeth assure l’intendance en voiture, avec Elouan à ses côtés. Etape sportivement un peu décousue, très humide, mais très sympa. Merci beaucoup à Françoise et Zabeth ! Après une journée de repos bien méritée à St Hilaire sur Arcouët, le 19 août on retrouve... la mer ! enfin plus exactement la baie du Mont St Michel (la mer sait se faire désirer dans ces contrées). On entame alors un final de rêve, sous le soleil et dans un paysage paradisiaque. Le 19 août donc : on pédale dans le fond de la baie du Mont St Michel, pendant des km, face à ce dernier qui s’allume et s’éteint au gré des passages de nuages devant le soleil. On connaît, mais c’est à chaque fois magnifique. On mange ensuite une galette St Michel dans le bourg, on achète une tour Eiffel à Elouan, on erre dans les petites ruelles secrètes à l’abri des (très) nombreux touristes et on repart le long de la mer jusqu’en Bretagne ! Le 20, on part vers St Malo en longeant encore et toujours la côte, face au mont St Michel. On en prend plein la vue encore une fois, et on s’offre des huîtres et du vin blanc sec sur la cale de Cancale. Le soir, on admire un coucher de soleil sur le cap Fréhel, depuis notre fort Vauban du camping de St Servant. Malo mange un yahourt Malo à St Malo. On dira ce qu’on veut, c’est chouette la Bretagne. Le 21, toujours sous le soleil, et toujours en suivant la côte, on traverse Dinard pour rejoindre les Côtes d’Armor par l’Est. On découvre que chez nous aussi c’est magnifique. Pour notre plus grand plaisir, on arrive le soir chez Loïc et Catherine et au risque de faire sombrer définitivement ce blog dans l’emphase, on trouve ça génial : Malo et Marion passent la nuit à la belle étoile avec Philéas (et quelle nuit étoilée!) ; Abel s’amuse comme un fou, toute la soirée, à faire le pizzaiolo avec le four familial du fond du jardin ; on retrouve avec émotion Patrice et Milou ; bref, un petit coin de paradis qu’on vous dit ! Le 22, on roule tous ensemble (notre troupe et celle de Loïc et Catherine), on mange au cap Fréhel un bon Kouign-amann, on se baigne aux sables d’or, on recuit un peu au soleil, on est heureux. On arrive le soir à Pléneuf. Dernière nuit avant St Brieuc…. Le 23, on rejoint St Brieuc sous bonne escorte. Beaucoup d’émotions. Et un très grand merci à tout le monde ! On pédale à 16 entre Pléneuf et le fond de la baie. On arrive au jardin de Ticoat dans l’après midi pour un foot et un petit goûter. On se retrouve le soir pour un barbecue galette-saucisse. On est très émus de toutes ces attentions – et aussi de retrouver la maison. Un très grand MERCI à tout le monde.
4 Commentaires
Notre dernière étape sera entre Pléneuf et Saint-Brieuc, vendredi 23. Nous vous invitons à pédaler avec nous si le coeur vous en dit. Nous prévoyons de partir de Pléneuf à 10h, de s’arrêter pique-niquer au fond de la baie de Saint-Brieuc, à l’aire de jeux au fond de la baie à Yffiniac (à peu près 12h_14h). Et rejoindre tranquillement le parc Ty Coat pour un goûter partagé (vers 16h). Vous pouvez nous rejoindre où vous voulez (en apportant votre pique-nique) : envoyez-nous un petit message pour qu’on soit sûr de se retrouver !
Notre première étape après Passau est un peu difficile : les enfants sont un peu fatigués après plusieurs couchers tardifs, la voie cyclable longe une route assez passante et on peut donc difficilement se parler, il ne fait pas très beau… Le moral retombe un peu. Nous arrivons, plus tard que prévu, à Kleinschwarzach, dans un camping où nous sommes seuls (étrange après le camping de Passau bondé). Le moral des enfants remonte un peu après le dîner, ouf. Ceci-dit, voyant que l’eurovélo continue de longer la route, nous décidons de pédaler le lendemain jusque Straubing à 30km pour prendre un train jusque Regensburg plutôt que tout faire en vélo. Après un peu de stress pour monter dans le train (6 vélos à faire descendre puis monter les escaliers pour monter au quai), 10km dans Regensburg (parce qu’on s’est trompé de gare en descendant du train), nous arrivons en début d’après midi dans un club de kayak accueillant les cyclistes pour camper, très sympa. Nous nous baladons ensuite dans Regensburg (Ratisbonne en Français) : c’est une ville magnifique. Nous nous promenons sur le premier pont allemand construit sur le Danube au XIIème siècle, ce qui a fait de Ratisbonne une ville incontournable au moyen-âge, carrefour commercial entre l’Allemagne, Paris, Venise, Kiev… Ce riche passé se lit sur les maisons médiévales du centre ville et sur la cathédrale. Le lendemain, nous reprenons le train pour aller jusque Ulm, où nous avons rendez-vous avec Ursula et Clara, notre belle-sœur et notre nièce : nous pédalerons ensemble pendant deux jours pour rejoindre leur maison à Filderstadt. Nous visitons l’église (aujourd’hui protestante) de Ulm, la plus haute du monde (les flèches culminent à 161m). Le clocher est en dentelle de pierre, c’est vraiment impressionnant. Nous apprécions nos retrouvailles le soir, encore dans un club de kayak ouverts aux campeurs itinérants. Le lendemain, nous quittons l’eurovélo 6, et sans regret : nous traversons le jura souabe, truffé de magnifiques pistes cyclables, les chemins sont plus sauvages, les paysages encore une fois superbes. Nous avons même la chance de visiter une grotte, à 50m sous la terre. Il y en a beaucoup par ici. Nous arrivons dans un immense camping/ village vacances… très impressionnant ! Deuxième journée super dans le Jura souabe, qui donne vraiment envie de revenir y faire du vélo. Gabi nous repère et nous offre à boire dans son chalet et nous explique son projet : elle vient d’acheter ce chalet il y a un an, au pied d’un piste de ski, et souhaite en faire un lieu « handisport », l’été à vélo et l’hiver à ski. Une rencontre vraiment sympathique ! Nous arrivons le soir à Filderstadt, où vit donc le frère de Pierre Olivier et sa famille, avec beaucoup d’émotion : on retrouve les cousins, on se pose un peu en « terrain connu ». On y passe deux jours très agréables. Nous repartons ensuite vers Strasbourg, en traversant la forêt noire. Le temps n’est pas au beau fixe (une des pires journées de pluie depuis le début du voyage) mais c’est de nouveau magnifique, plein de belles pistes cyclables. Nous arrivons à Strasbourg où nous sommes gentiment hébergés par Chantal, un endroit parfait pour organiser notre logistique jusque Versailles (nous prenons le train et avons loué un camion pour transporter les vélos). Nous apprécions vraiment cette halte, ainsi que la visite de la ville (petite France, grande île et la cathédrale) et sommes de retour en France avec une certaine émotion ! Autour de nous , tout le monde parle français et ça nous étonne encore ! Avant de vous raconter notre séjour en Allemagne (traversée du Jura Souabe puis de la forêt noire), quelques indication sur la « fin » de notre périple, puisque vous êtes nombreux à nous demander des nouvelles de notre arrivée.
Nous avons pris un raccourci entre Strasbourg et Versailles (train et camion), et nous nous apprêtons donc à pédaler jusqu’à Saint-Brieuc, en suivant grosso modo l’itinéraire de la véloscénie jusqu’au mont Saint-Michel puis de l’eurovélo 4 le long de la côte. Nous avons la chance d’être rejoint par Thomas, le frère de Pierre Olivier, ce qui transforme ces deux dernières semaines en fête et les font moins tinter comme la fin de notre aventure, mais plutôt le début d’un nouveau voyage dans le voyage. Nous prévoyons une arrivée entre le 21 et le 24 août à Saint-Brieuc. Pour ceux que cela intéresse, nous vous ferons signe de notre arrivée exacte si vous voulez faire les derniers kilomètres avec nous. D’ici là, si vous êtes sur notre itinéraire, n’hésitez pas à nous faire signe, pour partager une soirée ou le temps d’une ballade en commun. Nous avons un peu de retard sur le blog... Nous vous avions quittés à Bratislava. Nous y sommes restés une journée pour visiter et cela correspondait aussi à notre nouveau rythme calé : une journée de pause tous les 4/5 jours. Abel se sentant un peu malade, Pierre Olivier est resté avec lui à l’appartement (quelle organisation, on tombe seulement malade quand on loge en dur, ouf). La ville est agréable à visiter, avec une zone piétonne animée. On visite le centre d’art pour enfants avec une exposition sur la calligraphie et une autre sur le Bauhaus. On fera même une virée à deux avec Pierro pour visiter une exposition d’art contemporain pendant que les enfants regardent un film à l’appartement. Le lendemain, Abel se sentant toujours moyen ainsi que Malo, on fait deux équipes : une équipe (Pierre O, Malo, Abel et Elouan) prend le bateau jusque Vienne, et la deuxième enfourche leurs vélos, pour une chouette étape qui nous fera franchir le rideau de fer et traverser de charmants petits villages autrichiens. L’arrivée à Vienne se fait sur une voie verte très prisée des viennois, très animée (on traversera même un camp de nudistes le long du Danube, sur presque 1 km). Le lendemain, Abel étant fiévreux, on refait des équipes pour visiter Vienne… difficile de choisir quoi visiter tellement il y a de choses à voir ! Le centre de ville de Vienne nous fait une impression d’opulence, avec de grands et magnifiques bâtiments aux couleurs pastels qui font un peu décor en sucre de gâteaux d’anniversaire, pleins de moulures et très proprets. Nous retrouvons aussi à Vienne, de façon complètement improbable, deux cyclos que nous avions croisés sur la route et au camping : on en profite pour prendre l’apéro ensemble ! J'aurai aussi le plaisir de retrouver Floriane en soirée. Nous reprenons la route un jour plus tard que prévu sur l’eurovélo 6, et nous comprenons que nous sommes vraiment entrés sur la partie prisée de celle-ci. La grande majorité des cyclistes nous semble la parcourir dans le sens inverse de nous...et on les comprend : non seulement ça descend un peu (négligeable) mais nous avons surtout un vent de face assez fort tous les jours. La piste cyclable est royale, de chaque côté du Danube, goudronnée, large et les paysages sont magnifiques. On rentre un peu plus dans les villages autrichiens, les pistes cyclables sont largement utilisées aussi par les habitants, on se sent moins « hors-sol » qu’en Serbie ou en Hongrie. Le long du chemin, nous découvrons l’histoire de Marie-Thèrèse, impératrice d’Autriche et visitons plusieurs monuments rococo impressionnants. Malo et Lucas refont une journée en autonomie, la formule leur plait… ils avalent les 50km du jour en 2h30 (20km/h de moyenne !, bravo à eux) et arrivent pour manger au camping (nous arriverons en fin d’après midi). Les garçons (mais aussi les parents) voulaient aussi tenter de dépasser les 100km dans la journée, ça tombe bien : on a besoin d’accélérer pour rejoindre Odile, Dimitri et leurs enfants à Passau pour des retrouvailles d’une journée. Pari réussi : 107km dans la journée, pour une étape très sympa. La météo est même avec nous, il fait moins chaud et on a même quelques gouttes de pluie. Nous voyons de plus en plus de cyclos dans les campings, avec en apothéose le camping de Passau, très sympa, mais vraiment les tentes les unes sur les autres ! On en profite pour trouver quelques partenaires pour jouer au jeu des petits papiers avec nous et bien rigoler le temps d’une soirée. Budapest est vraiment une ville magnifique et il est très frustrant d’y être malade. Mais nous avons pu en profiter quand même en visitant la grande synagogue et le parlement, en prenant le métro du millénium et tout simplement en flânant dans les rues, aux milieu des façades. On a ensuite rejoint Szentendre où nous avons profité des expositions de peintures et de notre camping (avec piscine, petit barbecue de Chamallows et feux d’artifices du 14 juillet tiré par les étudiants français de « solar décathlon », en fête avec une centaine d'étudiants en architecture européens jusqu’à 4h du matin….). Mais nous reprenons un vrai rythme le dimanche. On enchaîne alors 4 jours de vélo pour faire 250km (!) jusqu’à Bratislava. On passe indifféremment en Slovaquie ou en Hongrie, de part et d’autre du Danube. Côté vélo toujours, le grand évènement de cette séquence est l’étape en autonomie de Malo et Lucas, qui entrent et découvrent la Slovaquie seuls, pendant toute la journée. On ne les retrouve que le soir, au camping, la tente montée, le sourire jusqu’aux oreilles, fiers d’eux. Côté tourisme, une grande surprise, et de taille, fut la cathédrale de Esztergom : plus de 70m de haut sous la coupole, le « messe solennelle » de Liszt composée et jouée par l’auteur pour son inauguration, bref, un monument étonnant. On prend aussi conscience que la Hongrie, c’est le « pays des piscines » comme le dit Elouan. Piscine donc tous les soirs (avec toboggans incroyables parfois!), mais surtout thermes dans des bassins extérieurs à 38°, à la Hongroise. Enfin, ça y est, on a viré de bord pour se retrouver plein Ouest, et on espère dorénavant, sous réserve de quelques petites adonnantes, pouvoir atteindre St Brieuc en un bord. On est sur l’EuroVélo 6. On croise beaucoup de monde. La piste est globalement très bonne et permet de bien rouler. Très agréable et valorisant donc pour l’aspect sportif. Mais l’ensemble rappelle un peu les autoroutes : un tube dans lequel se déroule une vie propre, indépendante de l’extérieur. La langue parlée sur ce tracé est l’anglais. L’ambiance est donc totalement différente d’avant où nous avions le droit aux agressions de chiens, aux flaques de boues, aux passages à gué, aux cols hors catégorie, mais aussi aux « bonjours » des autochtones en langues vernaculaires et à des courses-poursuites de folie avec des tracteurs. Mais laissons les protagonistes s'exprimer directement : Marion : "C'est beau, mais c'est un peu toujours pareil non ?" Elouan : "Il est beau le drapeau de la Hongrie. Mais Papa, pourquoi la croix est penchée ?" Papa: "??? je ne sais pas, demande à Lucas, mais savais-tu que la Hongrie a fait la révolution en 1948?" Lucas : "Bin, c'est à cause de la reine Isabelle qui a rangé la couronne de St Etienne dans un coffre trop petit et qui a donc tordu la croix, évidemment " Abel : "moi je préfère les histoires grecques, c'est plus marrant" Malo: "On pourrait aller plus vite?" Tout le monde : "Encore des nouilles !" Notre première journée en Hongrie illustre plutôt pas mal notre quotidien depuis le 5 juillet. Déjà, on roule comme des fous : 80 km en une journée et une moyenne de 17 ou 18 km/h quand on roule (on ne fera pas ça tous les jours, mais on fera quand même 300km entre le 05/07 et le 10/07!) Ensuite, on passe la frontière hongroise, rien de vraiment passionnant, si ce n’est qu’ensuite, sur une dizaine de kilomètres, on rencontre des soldats et encore des soldats, « pour éviter l’invasion des migrants » nous explique gentiment l’un d’eux. Impressionnant et très triste. Puis on arrive à notre camping, qui se révèle ne pas en être un. Beaucoup de moustiques, pas de point d’eau. On décide d’aller au camping suivant (à 13km). Rebelotte, celui-ci n’existe pas plus. Mais le lieu est sympa, avec une plage chouette, un nombre de moustiques acceptable et un terrain plat pour les tentes. Le sénateur/maire du coin nous donne même son téléphone pour qu’on l’appelle au cas où la police passerait ; il nous montre sa coupe gagnée à Thonon contre la gendarmerie nationale (française) et nous fait boire de son schnaps local (cul sec !). Plutôt un bon accueil donc. Enfin, on découvre trop tard que les minimarkets locaux ferment à 18h. Notre réchaud étant en panne, on se rabat sur nos restes de gâteaux secs, deux paquets de chips et un peu de bière achetés au café du coin, le tout en jouant au Kem's. On a vraiment bien rigolé et cette première soirée fut mémorable. Et ce d’autant plus que toute la nuit, nous avons eu le droit à de la musique, très (très) forte. Deux pêcheurs passaient par là cette nuit là… Après donc 5 jours en Hongrie du même ordre (bivouacs le long du Danube, vélo intensif, pique-nique sur la plage devant un petit feu), on se retrouve à Buda, la « perle du Danube », avec Pest. On loge dans un super appartement prêté à la dernière minute par une famille (via un échange de maison). La douche est dans la cuisine et le balcon est commun avec le reste de l’immeuble, mais on se sent ici comme à la maison. C’est chouette, on se repose et les parents en profitent pour être malades (rien que des vomissements, rien de grave donc mais l’article du blog est plus court cette fois-ci). Extrait du carnet de bord de Lucas:
Nous partons vers 8h30 sur une petite route qui longe le Danube. Vers 10h30 nous entendons des bruits d'éclaboussures et Malo s'écrie: "- La, des cerfs!" Au même moment, Abel dit: "- Wouah, regardez l'aigle!! - Oh, la vache! il doit faire au moins 2 mètres d'envergure!! je réponds. - Où ça une vache? se moque Papa - Juste devant moi, s'écrie Elouan qui est accroché derrière papa. - Ce doit être un pygargue à tête blanche, décrit maman." Quelques kilomètres plus loin, nous voyons environ deux douzaines de sangliers et de marcassins fuir devant nous. Puis nous revoyons des cerfs, puis des sangliers, puis des cerfs, puis encore des cerfs, puis des sangliers... Quand nous arrivons,(vers 14h50) nous nous dirigeons directement dans la piscine du camping où nous faisons un super water-polo! Extrait du carnet de bord de Malo:
53 kms de plat, avec chemin tout pourri. Les deux premiers kilomètres sont un supplice, mais on quitte cette torture pour une vraie route. On ne galère pas trop quelque temps, puis revient le chemin. Cette fois-ci, vraie broussaille! On longe le Danube, et il y a plein de moustiques et d'herbes m'arrivant aux genoux. La moyenne est de 8kms/h et au bout d'un moment, une pause s'impose: maman a perdu les sacoches d'Elouan. Lucas et moi marchons au soleil, mais maman nous rattrape en vélo (sans sacoche) et nous dit de faire demi-tour. Alors je retourne avec les autres et je lis, toujours au soleil (il fait très chaud et il n'y a aucune ombre sur le chemin, les sacoches étaient tombées quelques kilomètres avant...). La fin est toujours dure, malgré une grande part de route, mais la fatigue nous écrase. Nous traversons le Danube sur un grand pont plein de circulation. C'est à Belgrade, après une glace offerte par une dame sur le bord d'une grande route (Marion commence à stresser car nous sommes déjà en retard pour la remise des clefs de l'appartement, et n'avons pas de moyen de joindre le propriétaire), que le sommeil me prend, et je m'endors vite. Voilà 19 jours que nous sommes en Serbie. Après une journée de repos (04/07) à Sombor en Voïvodine, nous devrions normalement la quitter demain pour la Hongrie. L’occasion donc d’écrire quelques lignes sur ce « pays des Cédévitas (vitamines C en vente sous toutes ses formes) et des pâtes de banane enrobées de chocolat » (selon Abel et Elouan) ». Question vélo, la Serbie marque pour nous la fin des montagnes et notre arrivée sur les rives du Danube. Des étapes plates qui nous permettent de prendre conscience de nos progrès : les kilomètres ne nous font plus peur et une étape de 55km ou même de 60km est dorénavant un non-évènement. Malo mène le peloton à un rythme digne du tour de France, Lucas répond à toutes les attaques sans broncher, Abel n’en finit plus de danser et les parents assurent comme des chefs derrière. Repos tous les quatre jours environ, un peu de Cédévitas et c’est reparti ! Sur le pays lui-même, sans hésitation, le plus marquant reste la générosité de ses habitants, parfois excessive et qui nous laisse toujours un peu pantois. Nous l’avions entre-aperçue en Grèce, au camping de Dion, lorsqu’une serbe nous avait offert des gâteaux faits maison sans même nous adresser la parole. Nous la redécouvrons ici à de multiples occasions : un monsieur qui nous donne de ses fraises dans un village ; un « warmshower » qui nous offre, en plus de la douche et du couchage, 3 repas et le plein de bonne humeur ; 2 frères qui nous payent le repas et les boissons lors de notre pause midi à Cerovo ; en arrivant à Belgrade, nous encore à vélo, une dame qui offre aux enfants, vite vite, des glaces puis repart par le bus ; ces gens qui offrent des pâtes de banane enrobées de chocolat aux enfants dès qu’ils les croisent, puis qui repartent aussi sec ; ces rayons de miel et cette brochette offerts un midi... Cette générosité se retrouve aussi dans les fêtes organisées tous les soirs. On a assisté à 3 anniversaires de 18 ans et un anniversaire de 2 ans. Et on se croirait à chaque fois à un mariage : les filles sont toutes plus belles les unes que les autres, les garçons friment comme des coqs, il y a un groupe de musique, des dizaines et et des dizaines de personnes, des nappes blanches, des boulettes à facettes, etc. Bref, une vraie générosité parfois pleine d’excès, digne des films de Kusturica. On a ensuite été marqué par les rives du Danube. D’abord par le nombre de moustiques qui attaquent même en plein jour, généreux comme des serbes ! Mais aussi par l’aménagement des berges, pleines de plages, de terrains de foot bricolés, de sangliers (on a vu deux hordes au complet, papa et maman encadrant 3 ou 4 marcassins), de cerfs (si, si!), de gens à se baigner, de cygnes et de pygargues à tête blanche, de bateaux, etc. On est content, on reconnait l’ambiance de « Chat noir, Chat blanc », film dont nous avons traversé le lieu de tournage et à cause duquel Pierre O. est tout chose à chaque champ de tournesols (et ça ne manque pas). Pour fêter ça, Lucas sort (enfin!) son violon pour nous jouer Bubamara. On s'y fait bien à l'ambiance serbe. Plus anecdotique, mais c’est important pour nous, la Serbie c’est aussi une nourriture très discutable (surtout en pique-nique), les voitures Zastava, les tracteurs IMT (toujours eux) et des rues souterraines étonnantes. Enfin, la Serbie, c’est aussi le Kosovo - enfin d’après les serbes. Impressionnant de voir, devant les bâtiments du gouvernement à Belgrade, des grandes affiches exposant la photos de tous les morts « assassinés » par les terroristes de l’UCK et de l’OTAN ; impressionnant ce bâtiment de la télévision serbe, détruit par les bombes de l’OTAN en 1998, et toujours en ruine, au centre de la capitale, avec juste un petit monument à la mémoire des 17 journalistes tués alors et qui demande simplement « pourquoi ? ». On se sent tout penaud et tout honteux... |